samedi 21 avril 2012

Un vers après l'autre

Depuis des dizaines d'années j'ai cette photo dans mon atelier. Ce sont deux bardes finnois qui récitent ensemble des chants de l'épopée nationale: le Kalevala. Ils se tiennent par les deux mains et se balancent aux rythme des vers. Si l'un des deux a un trou de mémoire, l'autre prend le relais. Quand j'écrivais mon roman "La Chanson de Roland", livre qui traite justement des chants épiques, je regardais cette photo tous les jours. C'est tout l'art épique qui est là: je cherche le vers qu'il faut et si je ne trouve pas, un autre le trouvera. Le mot qu'il faut est forcément quelque part. Il suffit de s'en souvenir. Les mêmes bardes se trouvent sur une autre photo. Des hommes admirables, exemplaires:
A l'exposition d'Akseli Gallen-Kallela au Musée d'Orsay on voit les illustrations du Kalevala ainsi que des très beaux paysages, des tableaux souvent réussis mais enfin, les têtes de ces deux bardes me parlent davantage, ils ne font pas de l'art. Il le vivent. (L'exposition Akseli Gallen-Kallela est au Musée d'Orsay jusqu'au 6 mai)

dimanche 15 avril 2012

Saint Denis court après sa tête.




Saint Denis fait partie des saints céphalophores. Ceux qui, décapités, reprirent leur tête. Le saint homme marcha ainsi de Montmartre, passant par la rue des Martyrs, jusqu'à la ville de Saint Denis.
(travail terminé ce jour.)

dimanche 1 avril 2012

Du dedans et du pas dedans

J'aime bien Matisse mais sans plus. Certains choses sont vraiment à fuir: ces dessins avec des visages faits d'un seul trait. On dirait du Cocteau! Ou ces papiers découpés. De l'art de housse de couette! Non, j'aime bien en revanche les intérieurs où l'on voit à la fois le dedans et un monde tout différent dehors. Parfois juste des volets qui laissent passer une lumière.


Le propos de l'exposition au Centre Pompidou est la série. On voit plusieurs tableaux sur un même sujet et le spectateur est alors sensé réfléchir sur les différences. Je ne crois pas que cela apporte beaucoup. C'est la double représentation, le dedans et le dehors sur le même tableau, qui est intéressant.


Et c'est un peu nous, spectateurs, qui sommes dans ce bocal à poissons: où que le regard puisse aller (bocal, salon, le ciel dehors), on est toujours dedans.

(Matisse, paires et séries, au Centre Pompidou jusqu'au 18 juin)