vendredi 30 mars 2012

Un passage à Homs (Syrie)


Aux habitants de Homs en Syrie qui vivent sous les bombes. Pour accompagner un sonnet de Charles Baudelaire:

De Profundis Clamavi

J'implore ta pitié. Toi, l'unique que j'aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C'est un univers morne à l'horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème;

Un soleil sans chaleur plane au-dessus six mois,
Et les six autres mois la nuit couvre la terre;
C'est un pays plus nu que la terre polaire;
-Ni bêtes, ni ruisseaux, ni verdure, ni bois!

Or il n'est pas horreur au monde qui surpasse
La froide cruauté de ce soleil de glace
Et cette immense nuit semblable au vieux Chaos;

Je jalouse le sort des plus vils animaux
Qui peuvent se longer dans un sommeil stupide,
Tant l'écheveau du temps lentement se dévide.


(Travail terminé ce jour.)

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