dimanche 20 novembre 2011

Funambule


Ainsi parlait Zarathoustra de Friedrich Nietsche ouvre sur l'histoire d'un funambule: "Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but : ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage et un déclin.
J'aime ceux qui ne savent vivre autrement que pour disparaître, car ils passent au delà."

Que c'est bien dit! Le funambule, bien sûr, tomba de sa corde, devant le sage:

"Zarathoustra cependant ne bougea pas et ce fut juste à côté de lui que tomba le corps, déchiré et brisé, mais vivant encore. Au bout d'un certain temps la conscience revint au blessé, et il vit Zarathoustra, agenouillé auprès de lui :
"Que fais-tu là, dit-il enfin, je savais depuis longtemps que le diable me mettrait le pied en travers.
Maintenant il me traîne en enfer : veux-tu l'en empêcher ?"
"Sur mon honneur, ami, répondit Zarathoustra, tout ce dont tu parles n'existe pas : il n'y a ni diable, ni enfer. Ton âme sera morte, plus vite encore que ton corps : ne crains donc plus rien !"
L'homme leva les yeux avec défiance. "Si tu dis vrai, répondit-il ensuite, je ne perds rien en perdant la vie. Je ne suis guère plus qu'une bête qu'on a fait danser avec des coups et de maigres nourritures."
"Non pas, dit Zarathoustra, tu as fait du danger ton métier, il n'y a là rien de méprisable. Maintenant ton métier te fait périr : c'est pourquoi je vais t'enterrer de mes mains."
Quand Zarathoustra eut dit cela, le moribond ne répondit plus ; mais il remua la main, comme s'il cherchait la main de Zarathoustra pour le remercier."

(Travail terminé ce jour.)

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