La ligne droite, nous apprennent les physiciens, n'existe pas. Toute ligne revient tôt ou tard à son point de départ. C'est le cercle qui prédomine. Mondrian, en Hollandais qu'il était, ne voyait que l'horizon: ligne horizontale, puis tout ce qui pousse,ce qui vit, qui va vers le haut: ligne verticale. Il est certain que la ligne diagonale perturbe dans ce dessin. Elle n'est pas naturelle. Mondrian se méfiait de la nature sauvage mais il me semble que son travail est pourtant profondément naturel. Ce n'est pas tellement le trait spontané qui compte, non, pour lui il n'y avait qu'une seule chose possible: pas de diagonale.
En revanche, rien n'empêche de mettre un tableau en position de losange. Et c'est étrange car, autant les images de tableaux bien carrés se trouvent par centaines sur le web, autant les œuvres accrochées par le coin restent introuvables. Rien de mieux que ce dessin donc;
La ligne droite va sans détours. Elle est, du coup, un acte métaphysique, mystique. La où l'encre devient invisible, la nature prend le relais et poursuit dans infini. Cela, en théosophe, Mondrian l'aurait parfaitement accepté: une ligne, bien tracée, une ligne initiée, ne s'arrête jamais. On peut la voir encore aujourd'hui, celle là même tracée par Mondrian. Il suffit de bien regarder. Dans n'importe quel champ de vision. (Enfin, jusqu'au 21 mars au Centre Pompidou à Paris pour l'aspect éphémère )
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