vendredi 25 mars 2011

Antoine Watteau et la Perfection du Quotidien


Le Royal Academy of Arts à Londres organise ces jours-ci une exposition des dessins de Watteau et le résultat est somptueux. L'exposition des tableaux au Grand Palais (c'était il y a un bon moment déjà) avait une fois pour toutes dissipé l'idée d'une quelconque frivolité du dessin français au 18e siècle. C'est le mot raffinement qui convient davantage. Il s'agît de pousser le raffinement à son paroxysme. Une fois franchi ce pas on voit la réalité avec d'autres yeux. Voici comment Watteau voyait les Savoyards, des paysans pauvres qui venaient dans la ville pour trouver un peu d'argent:


Ces sourcils, ces ombres sur les épaules. Enfin, ce n'est pourtant pas si difficile de voir cela. Le mot compassion prend tout son sens ici et ceux qui vident les campements de Roms aujourd'hui feraient bien de regarder Watteau au lieu de prendre le dix huitième siècle pour une excuse d'ignorer le monde et de se vautrer dans la frivolité. C'est une question de raffinement, je vous l'ai dit.

1 commentaire:

Mr Eye a dit…

Merci de ce rappel.
Et dire qu'il est mort à 37 ans !
Voir aussi http://sarod.free.fr/?p=777

Denis