jeudi 31 mars 2011
Le fleuve figé
L'exposition "Une ballade d'amour et de Mort" sur l'art pré-raphaélite, qui se tient actuellement au Musée d'Orsay, est étrange. Certaines œuvres sont carrément repoussantes. La peinture pré-raphaélite ne me convient pas. Mais alors, pas du tout. Pourquoi y suis-je allé? C'est que la photographie anglaise de la même époque est passionnante. Sur les photos de paysages (et il y a une belle série de paysages) on voit des rivières presque figées. Le temps d'ouverture était long sur les appareils de l'époque. Du coup l'eau devient crémeuse. Le temps s'arrête assez pour permettre au spectateur d'entrer dans un monde radicalement différent.
Un court poème de Li Qingzhao, poétesse chinoise du 11e siècle pour accompagner:
Je me souviens du pavillon sur la rivière.
Après un coucher de soleil noyé dans le vin,
souvent il m'arrivait de m'égarer.
La fête éteinte, je reviens en bateau,
L'esprit embrumé, je m'enfonce
dans un dédale de lotus.
Comment me libérer?
Comment me libérer?
Les aigrettes blanches
sur le sable de la rive
soudain se réveillent.
(une traduction de Ferdinand Stoces publiée dans "Les fleurs du cannelier", recueil superbe, Orphée La Différence 1990)
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