mardi 30 août 2011
Terrasser le Dragon
Pour accompagner un poème de Victor Segalen:
Hymne au Dragon couché
Le Dragon couché: le ciel vide, la terre lourde, les nuées troubles; soleil et lune étouffant leur lumière; le peuple porte le sceau d'un hiver qu'on n'explique pas.
Le dragon bouge: le brouillard aussitôt crève et le jour croît. Une rosée nourrissante remplit la faim. On s'extasie comme à l'orée d'un printemps inespérable.
Le dragon s'ébroue et prend son vol: à Lui l'horizon rouge, sa bannière; le vent en avant-garde et la pluie drue pour escorte. Riez d'espoir sous la crépitation de son fouet lancinant: l'éclair.
Hé! las! hé, Dragon couché! Enspiralé! Héros paresseux qui sommeille en l'un de nous, inconnu, engourdi, irrévélé,
Voici des figues, voici du vin tiède, voici du sang: mange et bois et flaire: nos manches agitées t'appellent à grands coups d'ailes.
Lève-toi, révèle-toi, c'est le temps. D'un seul bond saute hors de nous; et pour affirmer ton éclat,
Cingle-nous du serpent de ta queue, fais-nous malades au clin de tes petits yeux, mais brille hors de nous, - oh! brille!
Victor Segalen, Stèles
Travail (deux panneaux) terminé le 27 août 2011.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire