mardi 20 septembre 2011

L'âme de Nicolai Ceaucescu quitte son corps


Pour accompagner un poème de Mircea Ivănescu, poète roumain qui est mort en juillet dernier:

Continuité

comment est il possible, inchangé, de rester le même? si tu as regardé ce que l'on voit de l'autre côté du jour, si tu es resté sans bouger, soudain, les mains serrées -quand tu as ressenti la peur - la véritable peur, comment alors rester le même? - peux-tu ensuite bavarder, dire les mêmes mots, avec le même regard, comme si la mort ne s'était pas dressée devant toi? Est il possible de rester inchangé après ça? Cette inertie sans fin, pouvons-nous nous en débarrasser? notre chair se contracterait alors, comme saisie d'un froid atroce, car nous serions alors différents, des hommes nouveaux, sous une lumière différente. Mais cette lumière quotidienne sera toujours la même, en en cela nous aussi nous sommes les mêmes - quelque soit l'heure du décès d'un autre, nous, toujours les mêmes, avec nos sentiments, nos mensonges - et la peur, même devant ce cadavre, un mensonge, un mensonge -

(travail terminé ce jour)

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