jeudi 14 octobre 2010
Certosa di San Martino à Naples
Je vivais au bord
d'un précipice.
Il faisait froid
et ce froid
venait du creux
dans la terre.
Des voix criaient
mais on disait
qu'aucun homme
jamais n'était
allé dedans
et aucune voix
jamais n'était
ressuscitée
ou remontée
du précipice.
Il valait mieux,
me disait-on,
laisser ces lieux
et s'installer
plus loin,
dans un hameau
avec des gens,
qui s'entraidaient,
des vrais amis.
Laisser ce trou,
ces voix bizarres,
à tout jamais.
Je suis resté,
me suis couvert
contre le froid,
pour écouter,
pour regarder.
Un soir,
j'avais trop bu,
il faisait noir,
je suis tombé.
J'avais glissé
au bord du trou.
Il avait plu.
Je suis tombé,
tombé du haut.
Et puis des mains
m'ont attrapé.
Une voix disait:
cesse de tomber
car il n'y a
aucun endroit,
aucune chaussée,
où s'écraser.
Vivre ici
c'est léviter.
Je me disais
que tôt ou tard
j'allais trouver
le haut, le bas
et tout allait
tomber en place,
les pieds sur terre,
le corps debout.
Il m'a fallu
un certain temps
pour découvrir
que je tournais
comme une toupie,
que mon nombril
était un axe
autour duquel
tournait mon corps
pour avancer
comme une hélice
d'hélicoptère.
Alors un jour,
si vous voyez,
haut dans le ciel,
un homme qui tourne,
faites lui un signe
de la main.
C'est moi qui tourne,
qui tourne aux vents.
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