lundi 3 octobre 2011

Edvard Munch et la neige éternelle


Il n'est jamais difficile de trouver un tableau mauvais. Le plus souvent cela saute aux yeux (même si d'autres gens ne le voient pas). On peut alors se moquer, rire, se détourner. Il y a énormément de choses à faire. La bonne peinture en revanche n'invite à aucune réaction. On reste bouche bée, incapable même de dire pourquoi c'est aussi bien. Juste ce sentiment de "c'est ça", c'est comme ça qu'un tableau doit être.
Le génie donc. Mot souvent assez ridicule. Pas pour Edvard Munch. Regardez comment le faîte des arbres ondule pour laisser apparaître au point de fuite une forme vaguement vaginale. Les deux chapeaux en forme de champignon au premier plan qui avancent.
Et puis la neige. Pas du tout blanc. Munch est norvégien. La neige en hiver c'est la seule source de lumière. Tout est gris dans le ciel. C'est la neige qui rend le paysage visible dans la nuit.


Puis quelle carrière! Aucun temps mort. Pas de concept décliné à l'infini pour cacher une inspiration déclinante. Non, une mise en cause permanente. Jusqu'au bout. Voilà l'exposition qu'il ne faut pas rater. Laissez tomber le reste.
(jusqu'au 9 janvier 2012 au Centre Pompidou à Paris)

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