lundi 31 octobre 2011

Le coeur bien accroché


Le visiteur de l'exposition de Diane Arbus au Jeu de Paume est prévenu de toutes parts que les images sont déprimantes, difficile à soutenir. On y entre avec entrain, on en sont défait. En vérité il n'en est rien. J'étais énervé en entrant, rassuré en sortant. Diane Arbus n'a en réalité jamais cherché à photographier des gens désaxés. A bien les regarder, tous ces gens sont d'une parfaite normalité. Le drame est simplement que les autres ont du mal a voir cela. J'avais parfois l'impression de regarder des images de martyrs, des gens prêts à souffrir pour leur foi.
Autre reproche pas du tout justifié: l'absence d'explications à côté des photos. Le visiteur se trouve face à l’œuvre, sans intermédiaire. Rien ne perturbe ce lien indispensable entre l'artiste et le spectateur. Voilà ce qui change des expositions parasitées par des gadgets de toutes sortes. Tenez: l'exposition de Henri Edmond Cross au Musée Marmottan où l'on propose des applications pour téléphone portable avec comme résultat que les spectateurs contemplent leur téléphone au lieu de regarder les tableaux. Enfin, voir une exposition, c'est voir la vie.
(jusqu'au 05 février 2012 au Jeu de Paume à Paris)

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