samedi 14 mai 2011

Cap sur Lampedusa



L'île de Lampedusa me fait penser au Prince Giuseppe di Lampedusa, l'auteur du roman Le Guépard. C'est à partir de ce livre que Luchino Visconti a fait son film. Symbole du raffinement, de civilisation dans ce qu'il y a de plus noble. Voilà où arrivent aujourd'hui les gens qui fuient misère et oppression quand ils ne périssent pas en mer.
L'exil, comme le montre le beau poème de Peter Huchel (dans: Gezählte Tage, recueil de 1972), est un lieu où l'on habite. On ne part pas en exil, on est chassé de son pays et on cherche, non pas un autre pays mais quelque chose d'étrange que l'on appelle "exil". Un lieu sans arbitraire, un lieu civilisé, en somme le pays du Prince de Lampedusa.

Exil

Am Abend nahen die Freunde,
die Schatten der Hügel.
Sie treten langsam über die Schwelle,
verdunkeln das Salz,
verdunkeln das Brot
und führen Gespräche mit meinem Schweigen.

Draußen im Ahorn
regt sich der Wind:
Meine Schwester, das Regenwasser
in kalkiger Mulde
gefangen
blickt sich den Wolken nach.

Geh mit dem Wind,
sagen die Schatten.
Der Sommer legt dir
dier eiserne Sichel aufs Herz.
Geh fort, bevor im Ahornblatt
das Stigma des Herbstes brennt.

Sei getreu, sagt der Stein.
Die dämmernde Frühe
hebt an, wo Licht und Laub
ineinander wohnen
und das Gesicht
in einer Flamme vergeht.


(travail terminé ce jour.)

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