Il y a quelque chose de pénible dans ces condensés d'attention, comme la journée de la femme, le mois de la poésie, la fête des mères etc. Cela dispense de s'en occuper le reste de l'année. Pourtant, les expositions de photos dans les galeries parisiennes ce temps-ci permettent, pour ceux qui aiment faire des kilomètres sous le crachin (merci vélib, le vélo est indispensable)de découvrir des oeuvres qui valent la peine. D'abord, il faut s'affranchir du label "mois de la photo". Il y a le "in" et le "off". Beaucoup de photos à l'ancienne: la petite histoire poétique, l'oeil du photographe. Cela je ne garderai pas. Les photos qui racontent une histoire touchante, c'est terminé depuis fort longtemps. Google images donne des photos par millions, il s'agît de faire une image indispensable. Le reste peut rester sur le disque dur. Pas la peine d'en faire part au monde.
Des choses très belles donc. Tant qu'à faire de l'art, il faut faire des beaux arts. La Galerie Karsten Grève, dans le Marais, a organisé une superbe exposition de la photographe américaine Sally Mann. Elle utilise un appareil centenaire qui laisse des bulles et des rayures , qui coupe les bords aussi. Toute la première salle contient des nus masculins, format environ 30 par 40 (à première vue).Parfois des parties du corps, une jambe, un bras:
Dans les autres salles il y a des paysages qui m'ont fait penser à Faulkner: luxuriant, inquiétant, des enfants aussi. Il y a des secrets cachés, des fardeaux. Le résultat est très fort.
Le reste du quartier est plus calme: des paysages très sages de Giorgia Fioro à la galerie Sit Down (ça va bien sur les cadres IKEA), un surréalisme suranné au centre culturel mexicain. Des photos rétro africaines au musée des arts derniers (des types qui posent avec leur moto ou leur transistor). Non, je dis non. Pour la suite il faut aller rive gauche. A suivre
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